La 3ème édition du forum « African Tech Invest » (ATI3) a été lancée ce mercredi 25 juin 2025 au centre culturel de Kinshasa sous le thème « Les entreprises africaines en mouvement ». Organisé par le consultant « international » Henri Désiré N’zouzi, l’événement a placé l’innovation numérique au cœur des enjeux de souveraineté technologique du continent.
Dans son mot de bienvenue, Henri Désiré N’zouzi a invité les jeunes africains à changer de paradigme et développer leurs compétences numériques au profit du continent.
« Il nous faut radicalement sortir du mimétisme. Notre innovation ne doit donc pas être une pathologie de modèles importés. Elle doit être enracinée dans notre vie, dans notre réalité, en fonction de notre vision, de nos croyances. Qu’il s’agisse d’agritech, de santé numérique, de fintech, d’énergie, d’éducation, l’Afrique regorge de solutions endogènes que nous devons impérativement cesser de sous-estimer. », a-t-il déclaré.
À l’heure où la dépendance technologique mondiale est de plus en plus critiquée, Henry Désiré N’zouzi a appelé à une autonomie numérique.
« Le temps est donc venu d’arrêter de rêver notre avenir ailleurs. Il est important ici et surtout de construire ici sur nos terres dans notre langue selon nos valeurs. Cela signifie africaniser notre échelle de valeur, renforcer nos marchés régionaux, mettre fin à la fuite du cerveau, des cerveaux et à la dépendance numérique, créer des hubs technologiques », a-t-il précisé, tout en mettant l’accent sur l’urgence d’agir avec audace.
Cet appel s’inscrit dans un contexte où les solutions endogènes en Afrique, telles que la santé numérique, la fintech commencent à émerger comme des alternatives viables face aux modèles classiques imposé par l’extérieur, selon lui, il n’est pas question de sous-estimer ces approches avec conviction : « Notre innovation est légitime, elle est stratégique et peut donc être protégée », a-t-il exhorté.
Réunissant plusieurs acteurs étatiques du secteur numérique et les startups, il a appelé tout le monde à passer de la réaction à l’action : « Ce que je vous propose aujourd’hui d’une certaine manière, c’est tout simplement un changement de posture, de mentalité, de passer de la réaction à l’action, de l’aspiration à la structuration, de l’imitation à la création, nous avons passé beaucoup trop de temps à nous adapter à un monde qui ne nous attend pas. Il est donc temps de le redessiner et pour cela, il faut oser construire sans contexte, avec courage et à notre image », a-t-il enrichi.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD