Conseiller Principal à la Primature, M. Freddy Mpinda, a animé, ce jeudi 8 mai, la session sur l’Intelligence artificielle à l’occasion de la sixième édition du Salon E-commerce et Fintech (SEF) au Pullman Hotels de Kinshasa.
Dans sa keynote, M. Freddy Mpinda a passé, avant tout, en revue la situation de l’intelligence artificielle en République Démocratique du Congo (RDC).
Répondant à NUMERICO.CD à propos de l’affirmation selon laquelle il n’existe aucune disposition nationale au sujet de l’IA, M. Mpinda a tenté de relativiser.
« On ne peut pas dire qu’il n’existe rien. Quoi qu’élaboré en 2019, à bien analyser, le PNN horizon 2025 fait référence à deux aspects importants qui ont trait à l’IA. Il s’agit de l’acquisition des centres des données de plus en plus performants et de l’acquisition des puissances des calculs », a-t-il expliqué.
Toutefois, le CP Mpinda a reconnu la nécessité pour la RDC de se doter d’un document plus complet et élaboré. « Et nous allons nous y étaler dès cette année avec une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle », a-t-il informé.
IA : les priorités de la stratégie nationale ?
Pour le CP Mpinda, il ne fait l’ombre d’un doute que quatre (4) secteurs sont prioritaires pour l’élaboration d’une stratégie nationale efficace en rapport avec l’IA.
« Il est clair que lorsque nous regardons les priorités de la RDC, aujourd’hui l’éducation, la santé, l’agriculture et la sécurité sont les priorités des priorités », a-t-il soutenu.
A en croire ses propos, il faudrait que cette stratégie apporte des réponses à l’amélioration de ces quatre besoins les plus criants du pays. D’où, il a appelé la mise en place des projets pilotes avec l’IA.
La RDC, un acteur stratégique dans la chaîne de valeurs de l’IA
« Quand nous observons la chaîne de valeurs de l’IA, nous voyons qu’en entrée des chaînes de valeurs, il y a les ressources naturelles. Effectivement, la RDC est une grande puissance pour les ressources naturelles mais elle disparaît tout au long de la chaîne de valeurs », fait-il remarquer.
L’une des priorités et l’objectif principal pour nous, soutient-il, ce que la RDC soit présente tout au long des 3 piliers de la chaîne de valeurs pour qu’enfin elle puisse se retrouver à la fin, en sortie, en industrie.
« Nous devons travailler de telle sorte que nos matières premières puissent aider à la fabrication des puces électroniques, à la mise en place des structures requises, etc, mais cela ne doit pas se limiter. On doit apprendre, être formé pour modéliser et enfin créer notre propre intelligence artificielle spécifique qui nous aiderait à optimiser l’exploitation minière », suggère M. Mpinda.
Pour lui, la RDC a vocation à être un acteur majeur tout au long de la chaîne de valeurs de l’intelligence artificielle.
L’Inclusivité : une priorité essentielle
D’après le CP Mpinda, la plus grosse magie que l’intelligence artificielle peut apporter à la RDC, c’est la capacité de pouvoir inclure le maximum de citoyens au travers de l’intelligence artificielle. Parce qu’en réalité aujourd’hui, note-t-il, la barrière de langues tombe. « On peut réfléchir, écrire en français, anglais, en Bambara, Tshiluba, Kikongo et instantanément interagir avec ses collègues », explique-t-il.
« Tout ce que nous faisons doit être fondé sur l’inclusivité de l’intelligence artificielle », a-t-il conclu.
Jonas TSHIPADI & Romane BUENGO | NUMERICO.CD