Le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Me Christian Bosembe, a exprimé son inquiétude face au mauvais usage des réseaux sociaux par plusieurs médias dans la diffusion des fausses informations.
Dans son discours prononcé ce lundi 5 mai à l’occasion de la célébration à Kinshasa de la journée internationale de la liberté de la presse, il a insisté sur l’importance et l’urgence de réguler ce secteur.
“Le CSAC ne peut plus se limiter à réguler les médias traditionnels et cela passe par l’adoption d’une loi que nous sommes en train de préparer”, a-t-il lancé.
Dans ses dires, Christian Bosembo a souligné l’évolution radicale de la diffusion de l’information, notamment à travers l’essor de l’intelligence artificielle.
« Chaque citoyen est désormais un producteur potentiel de contenu, » a-t-il déclaré tout en mettant en lumière les opportunités et les défis qui en découlent, en temps de guerre. « La propagande numérique, amplifiée par l’IA, devient une arme redoutable », alarme-t-il.
Par ailleurs, il a averti que « réguler l’information n’est pas seulement une affaire technique » mais aussi une responsabilité collective. »
Il a expliqué que des outils comme les deepfakes et les bots diffusent des récits falsifiés à une vitesse alarmante, remettant en question le rôle du journaliste qui doit désormais lutter contre l’illusion de vérité. Dans ce cas d’espèce, la désinformation est présentée comme un véritable vecteur de déstabilisation, capable de modeler l’opinion publique en un clin d’œil.
Au sujet de la liberté d’expression, il a exprimé son indignation face à ceux qui justifient les atrocités commises par des terroristes, soulignant que « lorsqu’un village tombe, il emporte des existences, des rêves en germination ». D’où, il a appelé à une réflexion collective sur la responsabilité qui accompagne la liberté d’expression tout en spécifiant que la mal-information constitue une trahison.
Toutefois, Christian Bosembe a dénoncé les conditions “précaires” dans lesquelles travaillent les agents du CSAC, évoquant des arriérés de salaire et un manque de soutien de l’État. « Il est urgent que les pouvoirs publics prennent des mesures concrètes », a-t-il souligné.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD