Dans le cadre de la campagne mondiale des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et ses partenaires ont lancé une nouvelle alerte sur un phénomène en pleine expansion : la violence en ligne, devenue un terrain d’agression particulièrement dangereux pour les jeunes femmes et les filles.
Le visuel publié dans la campagne montrant une jeune femme le regard crispé, réagissant à un message reçu sur son téléphone traduit avec force la réalité de milliers d’utilisatrices des réseaux sociaux confrontées quotidiennement au cyberharcèlement, à l’intimidation, à la diffusion de contenus humiliants ou au chantage numérique.
Selon les organisations engagées dans la lutte contre les VBG, la violence en ligne n’est pas seulement virtuelle :
elle provoque stress, anxiété, perte d’estime de soi, et peut même conduire à des troubles psychologiques profonds. « La violence en ligne blesse et détruit », rappelle la campagne, soulignant que les mots et les images diffusés derrière un écran peuvent avoir un impact dévastateur sur la santé mentale.
Les jeunes femmes sont particulièrement ciblées, notamment celles actives sur les plateformes numériques. Les attaques sexistes, les menaces, les insultes ou les actes de vengeance pornographique se multiplient, dans un contexte où l’accès à Internet continue de s’élargir en République démocratique du Congo.
Cette initiative bénéficie du soutien du PNUD, du Conseil National de la Jeunesse, de KOICA, du Gouvernement du Canada, de la Suède, ainsi que de l’organisation FIKIRI.
Ensemble, ces partenaires s’engagent à sensibiliser les communautés, former les jeunes et renforcer les mécanismes de protection en ligne.
La campagne met également l’accent sur la responsabilité collective : parents, institutions, plateformes numériques, écoles et autorités publiques sont tous interpellés pour lutter contre ce fléau encore largement sous-estimé.
La protection des usagers du numérique s’appuie désormais sur un cadre juridique plus strict.
Le Code du numérique de la RDC (2023) sanctionne clairement :
- Le harcèlement en ligne
- Les menaces
- La diffusion non consentie de contenus, y compris les images ou vidéos à caractère privé
Cette loi constitue un outil essentiel pour lutter contre les abus, mais son efficacité dépend de la sensibilisation et de la dénonciation des actes de cyberviolence.
Le message de la campagne est clair :
- Signale les abus.
- Soutiens les victimes.
- Fais du numérique un espace sûr pour toutes.
Avec une jeunesse congolaise de plus en plus connectée, la protection numérique devient un enjeu national.
Les 16 Jours d’activisme, organisés chaque année du 25 novembre au 10 décembre, représentent un moment clé pour appeler à l’action. Cette année, la lutte contre la violence en ligne occupe une place centrale, tant ce phénomène prend de l’ampleur au rythme de la digitalisation de la société.
Pour les organisateurs, il est urgent de rappeler que la violence n’a pas besoin d’un geste physique pour détruire.
Sur Internet aussi, chaque mot peut être une arme.
Marcus SALOMÉ l NUMERICO.CD
