L’essor de l’intelligence artificielle (IA) continue de transformer le paysage médiatique en République démocratique du Congo. Ce jeudi 30 octobre, lors d’un atelier tenu à Kinshasa, les journalistes culturels ont été sensibilisés à une utilisation responsable de cette technologie, afin d’en tirer le meilleur parti sans en subir les dérives.
Selon les intervenants, l’IA peut être un puissant allié dans la recherche, la rédaction et l’analyse, mais elle exige une approche éclairée. « L’intelligence artificielle peut se montrer très utile à votre travail, mais aussi à votre société, si son utilisation est maîtrisée par les professionnels que vous êtes. Son utilisation maîtrisée signifie que vous êtes conscients des demandes que vous formulez à l’IA et que vous êtes capables d’observer les erreurs qu’elle peut commettre dans la combinaison de ses réponses », a expliqué Pierre N’sana, professeur à l’Université des Sciences de l’information et de la communication (Unisic, ex-Ifasic).
Le chercheur a invité les journalistes à ne pas céder à la fascination pour les performances de l’IA. « Car, les erreurs, il y en a toujours, mais lorsque vous ne savez pas très bien ce que vous demandez, vous risquez d’être impressionné par la rapidité de la réponse, par sa justesse apparente, ou même par la beauté de la formulation. Pourtant, l’IA, autant elle n’a pas de sensibilité, autant elle ne partage pas votre contexte », a-t-il averti.
Pour Pierre N’sana, la clé réside dans le renforcement des compétences et l’esprit critique des professionnels des médias. « Il est important aux journalistes de renforcer leurs compétences à l’ère de l’IA, car autant l’IA vous domine, autant vous perdez votre singularité », a-t-il souligné.
Organisé conjointement par l’Académie des beaux-arts et l’Institut Français de Kinshasa, à la demande du Réseau des Journalistes pour la Culture et le Développement Durable (RJCDD), cet atelier était consacré à la critique d’art à l’ère de l’intelligence artificielle.
L’initiative vise à renforcer les liens entre le monde de la presse et celui des arts plastiques, mais aussi à familiariser les journalistes culturels avec les outils et principes fondamentaux de la critique d’art à l’heure où le numérique redéfinit les pratiques journalistiques.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD
