Le Ministre de l’Économie Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a annoncé, 9 octobre 2025, la construction prochaine à Kinshasa de la première Académie Congolaise de l’Intelligence Artificielle (IA). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la rédaction du Plan National du Numérique 2026-2030 (PNN2) et de la première Stratégie Nationale de l’Intelligence Artificielle.
Selon le ministre, cette académie représente une étape clé dans la stratégie numérique de la République Démocratique du Congo (RDC), centrée sur l’investissement dans la jeunesse et le capital humain.
« C’est investir dans la seule ressource véritablement renouvelable et inépuisable de notre nation : l’intelligence locale », a déclaré Augustin Kibassa Maliba, soulignant le risque de dépendance aux technologies étrangères si le pays ne développe pas sa propre expertise.
Pour le ministre, l’avenir de l’intelligence artificielle en RDC ne réside pas dans l’importation de solutions venues d’ailleurs, mais dans la formation de talents locaux capables de créer des technologies adaptées aux réalités congolaises.
« La construction de cette Académie de l’IA doit devenir un pilier de la stratégie nationale », a-t-il insisté.
Plus qu’un simple centre de formation, la future académie sera un écosystème numérique complet, articulé autour de trois axes :
- Un centre de formation de haut niveau ;
- Un incubateur d’innovation technologique ;
- Un pôle de recherche appliquée, réunissant experts nationaux, jeunes talents, institutions publiques et partenaires internationaux.
Le projet vise à valoriser le potentiel de la jeunesse congolaise tout en garantissant un accès équitable à la formation numérique.
Le ministre espère ainsi « former des profils rares » et produire une intelligence artificielle afro-centrique, respectueuse des spécificités culturelles, sociales et économiques du pays.
Cette académie ambitionne également de devenir le creuset de l’excellence numérique congolaise, en mettant la recherche au service des besoins de l’administration et du développement national.
Augustin Kibassa Maliba a insisté sur la nécessité d’un cadre éthique et réglementaire solide pour encadrer le développement de l’IA, garantissant notamment :
- La protection des droits fondamentaux ;
- La transparence des algorithmes.
Le ministre a également identifié plusieurs secteurs prioritaires d’application de l’IA :
- Santé : diagnostics médicaux, télémédecine ;
- Agriculture : prévision des récoltes, agriculture de précision ;
- Éducation : personnalisation de l’apprentissage ;
- Sécurité : vidéosurveillance intelligente ;
- Administration publique : automatisation des processus et lutte contre la fraude.
En conclusion, le ministre a rappelé que la RDC doit prendre part activement à la révolution de l’intelligence artificielle, plutôt que de la subir.
« L’idéal n’est pas de suivre cette révolution, mais de la mener, pour et par les Congolais eux-mêmes », a-t-il affirmé, évoquant une « autonomie stratégique et une prospérité partagée ».
Marcus SALOMÉ I NUMERICO.CD