Alors que la toile s’enflamme autour d’une prétendue précipitation dans la publication record des résultats de l’Examen d’État 2025, le ministère de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDUNC) monte au créneau pour remettre les pendules à l’heure. Dans un communiqué officiel diffusé le lundi 4 août, le ministère, dirigé par la ministre d’État Raïssa Malu, a tenu à rassurer l’opinion publique, martelant avec fermeté : « Ce n’est pas la technologie qui précipite, mais bien celle qui structure, vérifie et optimise ».
Cette mise au point intervient en réaction à une campagne de désinformation en ligne accusant les autorités éducatives d’avoir bâclé la correction des épreuves dans le seul but de gagner en visibilité et de flatter la ministre Malu en perspective de sa reconduction éventuelle dans le prochain gouvernement Suminwa II. Mais pour l’EDUNC, il ne s’agit ni de précipitation, ni de calcul politique. Il s’agit d’une rupture méthodologique rendue possible par l’innovation technologique.
Contrairement à la vision simpliste selon laquelle vitesse rime avec négligence, le ministère affirme que la rapidité de publication résulte d’un changement de paradigme dans la gestion des examens nationaux.
« Grâce à l’intégration de technologies innovantes, notamment l’Intelligence artificielle, le processus de correction gagne en efficacité, fiabilité et objectivité », peut-on lire dans le communiqué. En filigrane : l’IA n’accélère pas en bâclant, elle structure, vérifie et optimise.
Cette avancée numérique permet non seulement une correction rapide des copies, mais garantit également la transparence et la fiabilité des résultats, conformément à la vision du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui prône un enseignement de qualité, adossé sur la rigueur et la modernité.
La décentralisation des centres
Autre innovation apportée est la décentralisation des centres de correction. Cette réforme vise à rapprocher les opérations de traitement des copies des lieux d’examen eux-mêmes, et améliore ainsi l’accessibilité et l’équité. En 2025, les scanners déployés dans les nouveaux centres régionaux ont atteint une cadence de 80 à 160 items par minute, contre à peine 8 à 16 les années précédentes.
Ce bond technologique permet une réduction drastique du délai de traitement, tout en améliorant la qualité de la correction. Ainsi donc, la réforme ne vise pas uniquement à faire vite, mais à faire mieux.
Une révolution silencieuse dans l’éducation
Sous l’impulsion de la ministre Raïssa Malu, l’EDUNC dit mener une transformation en profondeur du système éducatif congolais. L’objectif : un examen national crédible, équitable et transparent. Le ministère n’hésite pas à qualifier ce processus de « transformation silencieuse et profonde », insistant sur la rigueur méthodologique qui a encadré toutes les étapes du processus.
Et cette volonté de modernisation se prolonge jusque dans la délivrance des diplômes. Désormais, les lauréats accèdent directement à leur e-diplôme, via une plateforme numérique dédiée. Une démarche qui supprime les lourdeurs administratives et incarne la vision d’un service public éducatif plus fluide, plus accessible, et résolument tourné vers l’avenir.
Vers une nouvelle ère éducative
Avec plus d’un million de candidats ayant pris part à la session 2025, aussi bien en RDC que dans les centres frontaliers, le défi logistique était colossal. Pourtant, la session s’est déroulée sans encombre, de la dissertation du 2 juin aux épreuves ordinaires du 28 au 31 juillet. Le ministère promet la publication intégrale des résultats dans les tout prochains jours. Déjà, les meilleurs lauréats des provinces éducationnelles comme Kinshasa Mont-Amba, Katanga 1 ou encore Kasaï-Oriental 1 sont connus.
En comparaison, la session 2024 avait connu un délai d’environ un mois entre la fin des épreuves (27 juin) et la publication des premiers résultats (24 juillet). En 2025, ce délai a été drastiquement réduit. Non pas grâce à un miracle, mais à une politique d’optimisation technologique planifiée, assure le ministère.
Ézéchiel MONTEIRO | NUMERICO.CD
