Alors que la situation sécuritaire et humanitaire peine à s’améliorer dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC), la désinformation s’est de plus en plus installée comme une arme utilisée par l’ennemi pour des intérêts mesquins.
La vérification de l’information avant sa publication dans cette période de crise devient plus qu’une question de règle professionnelle.
Dans ce contexte, la rédaction de Numerico.cd a approché Moïse Esapa, journaliste et fact-checker à Balobaki Check, qui nous a éclairé sur l’importance de la vérification d’information et les défis auxquels font face les médias congolais durant cette guerre d’agression.
Dans ses dires, il a énuméré quelques outils de vérification qui sont disponibles sur internet et facilement utilisables.
Il s’agit notamment des plateformes comme Yandex, TinEye et Invid permettant aux utilisateurs de soumettre des photos ou des vidéos pour vérifier leur authenticité.

« Ces outils fonctionnent en se basant sur des données déjà disponibles en ligne. Il suffit de soumettre votre contenu, et ils retracent son authenticité », a expliqué Moïse Esapa.
Et d’ajouter : “ces plateformes jouent un rôle clé dans la lutte contre la désinformation. Ils permettent de contextualiser les faits et de vérifier l’origine des photos ou vidéos souvent utilisées hors contexte pour induire en erreur la population. « En période de crise, ce type de contenu inonde les réseaux sociaux ».
Face à cette arme de destruction massive, qui est la désinformation, il est essentiel pour un journaliste de se faire former sur le fact-checking, insiste Moïse Esapa.
« Plusieurs structures, comme Balobaki Check, organisent des formations pour les journalistes. Grâce à ces initiatives, de nombreux journalistes ont acquis des compétences en techniques de vérification des faits. Cependant, des défis persistent, notamment l’accès limité aux sources d’information et le manque de ressources techniques et financières. Ces obstacles entravent le développement d’initiatives locales de vérification », a-t-il déclaré.
Selon ce formateur en fact-checking, les réseaux sociaux constituent actuellement un support important où les fausses informations sont diffusées. Il appelle ainsi à la prudence avant de diffuser une information relayée sur les réseaux sociaux.
“Les réseaux sociaux représentent un double tranchant dans la propagation des fake news. « En période de crise, ces plateformes sont utilisées par des millions de personnes pour désinformer les populations. Bien que la désinformation circule également de bouche à oreille, les réseaux sociaux sont le principal vecteur de fausses informations. Néanmoins, ils jouent un rôle important dans la diffusion d’articles de vérification des faits. « Grâce aux réseaux sociaux, il est possible de faire consommer des informations vérifiées à un large public », a-t-il conclu.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD