L’Unité de Gestion du Projet de Transformation Numérique (UGPTN) a lancé, ce vendredi 17 octobre, au Fleuve Congo Hôtel, un atelier de projet pilote sur « la Mobilisation Précoce du Préachat de capacité Internet International pour 33 Administrations publiques ».
Le Coordonnateur de l’UGPTN, Noël Jean-David Litanga a indiqué, dans son mot d’ouverture, que cette activité s’inscrit dans le cadre du Projet de Transformation Numérique (PTN), une initiative phare du gouvernement congolais, mise en œuvre avec l’appui de la Banque Mondiale (BM) à hauteur de 400 millions de dollars américains et de l’Agence Française de Développement (AFD) à hauteur de 100 millions d’Euro.

« Le préachat de capacités internet, objet de notre atelier de ce jour, constitue une action stratégique dans le pilier – connectivité », a-t-il signalé.
Et de souligner : « Cet atelier est une opportunité unique de co-construire un cadre contractuel et technique robuste, adapté au contexte congolais, tout en s’inspirant des meilleures pratiques internationales. Il s’agit de poser les fondations d’un modèle durable de connectivité publique, au service de la transformation numérique de l’Etat ».
Pour répondre à l’impératif de réduire la fracture numérique et optimiser les ressources publiques, Noël Litanga a assuré que cette démarche constitue un mécanisme innovant qui va permettre de :
- sécuriser à l’avance des volumes de bande passante pour les administrations ;
- mutualiser les besoins et négocier des tarifs préférentiels avec les fournisseurs ;
- planifier durablement les investissements en connectivité dans le cadre des réformes numériques Partie technique du préachat
Par ailleurs, M. Michel Bienvenu Lamba, Responsable de la Composante 1 à l’UGPTN – Accès et Inclusion Numérique en RDC et vers des pays voisins – intervenant sur les aspects techniques de ce projet, a précisé que ce préachat de capacité internet poursuit trois objectifs techniques majeurs.

Il s’agit de :
- Assurer la souveraineté numérique de l’État à travers un contrôle direct des liaisons internationales et du trafic gouvernemental ;
- Standardiser l’infrastructure de connectivité des ministères et institutions publiques, grâce à un WAN gouvernemental unifié ;
- Garantir la redondance et la résilience du réseau grâce à des liaisons multiples, des routes BGP dynamiques, et des SLA garantis.

Le modèle technique retenu repose, a spécifié M. Lamba, sur une infrastructure hybride articulée autour des axes suivants :
- Connexion internationale via des backbones à haute capacité ;
- Routage dynamique OSPF/BGP pour l’optimisation des chemins et la continuité de service ;
- Distribution nationale à travers des nœuds régionaux en fibre optique, connectés au réseau Réseau Nationale Backbone ;
- Commutateurs core MikroTik CRS et routeurs CCR pour l’agrégation et la distribution locale ;
- Systèmes de supervision centralisée (NOC), Centre des opérations de sécurité (en anglais : Security Operations Center) et Gestion des adresses IP (abréviation de l’anglais IP Address Management IPAM) pour la gestion des adresses IP publiques et privées (/27 et /30) ;
- Sécurisation des échanges par des pare-feux de nouvelle génération (NGFW) et des tunnels VPN intersites.

D’après lui, cette architecture vise à offrir une bande passante garantie de 20 Mbps symétrique par site, extensible selon les besoins institutionnels, avec une disponibilité de 99,5 %, une latence internationale de 100 ms, Jitter de 30 ms, un taux de perte de paquets de 1% et un support technique 24h/24 et 7j/7 avec personne ressource désignée.
Pour Bienvenu Michel, ces standards visent à « assurer la transparence et la conformité des prestations » tout en renforçant la résilience et la redondance des réseaux. Le préachat de capacités, dit-il, permettra ainsi d’unifier la connectivité des ministères et institutions publiques au sein d’un réseau gouvernemental cohérent et sécurisé.

Après leurs interventions respectives, les cellules de passation de marchés de l’UGPTN et de la Banque Mondiale se sont, lors de la foire aux questions, complétées pour expliquer les détails de cette offre, ouverte aussi bien aux entreprises nationales qu’internationales. Les entreprises présentes ont chacune en ce qui la concerne transmis une série d’observations à l’UGPTN dans l’optique d’améliorer l’offre.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD