Le géant chinois des télécommunications Huawei a dévoilé, ce 8 octobre dernier à Pékin, son avancée technologique avec la 5G-Advanced (5G-A), une version évoluée de la 5G classique. L’entreprise prévoit qu’à la fin de l’année 2025, 100 millions de smartphones dans le monde seront compatibles avec cette nouvelle norme, qu’elle présente comme une passerelle vers la 6G.
La 5G-Advanced repose sur une intégration accrue de l’intelligence artificielle dans les réseaux mobiles. Huawei a présenté sa plateforme AgenticRAN, conçue pour automatiser la gestion du spectre, l’optimisation énergétique et la qualité de service. Grâce à des innovations comme les antennes AAU ultra-wideband et les solutions Pano Radio et EasyAAU, le constructeur promet une couverture plus fluide, une latence réduite et une meilleure gestion des zones à forte densité urbaine.
Selon Huawei, plus de cinquante réseaux 5G-Advanced devraient être opérationnels à travers le monde d’ici la fin de l’année prochaine. L’entreprise s’attend aussi à expédier plus de 400 millions de téléphones intégrant des fonctions IA avancées, confirmant ainsi son virage vers des terminaux “intelligents par conception”.
Mais la réussite de ce plan dépendra de la volonté des opérateurs à investir dans la modernisation de leurs infrastructures et de la rapidité avec laquelle les États adapteront leur cadre réglementaire aux nouvelles fréquences nécessaires à la 5G-A.
En Afrique, la transition vers la 5G reste en phase de préparation, mais plusieurs signaux indiquent une accélération régionale.
L’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigéria ont déjà lancé des réseaux 5G commerciaux.
Des pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire et l’Égypte préparent leurs licences.
Huawei, très implanté sur le continent, joue un rôle central dans le déploiement de ces infrastructures, souvent en partenariat avec les opérateurs historiques.
Ces avancées créent un terrain favorable pour une future adoption de la 5G-Advanced, même si la disponibilité des smartphones compatibles et le coût de la connectivité demeurent des défis majeurs.
En RDC, le cadre de la 5G est déjà en préparation.
En mars 2025, l’ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécommunications) a lancé une consultation publique nationale pour recueillir les avis et préparer une feuille de route sur l’introduction de la 5G.
L’opérateur Orange RDC a déjà réalisé ses premiers tests 5G dès 2023, marquant une première étape technique.
Huawei, présent dans le pays depuis près de dix-sept ans, multiplie les partenariats technologiques et les formations locales à travers son programme “Seeds for the Future”, qui initie les jeunes ingénieurs congolais aux technologies 5G, Cloud et IA.
Parallèlement, l’arrivée de Starlink sur le marché congolais montre l’ouverture du régulateur aux innovations en matière de connectivité haut débit.
Si la 5G-Advanced n’est pas encore déployée, toutes les conditions techniques et politiques se mettent en place pour permettre une adoption progressive dans les prochaines années. Huawei pourrait y jouer un rôle moteur, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays africains.
Pour Huawei, la 5G-Advanced n’est qu’une étape. La firme évoque déjà la fusion entre IA et connectivité, un écosystème où les smartphones, véhicules et objets connectés communiqueront en temps réel sans intervention humaine.
La RDC, encore en phase préparatoire, pourrait tirer parti de cette transition pour moderniser son infrastructure numérique et réduire sa fracture technologique, à condition d’investir dans la formation, la régulation et la mutualisation des réseaux.
En somme, la 5G-Advanced s’annonce comme une étape charnière du numérique mondial. Si la Chine, l’Europe et les États-Unis avancent rapidement, l’Afrique et notamment la RDC prépare discrètement son entrée dans cette nouvelle ère, où l’intelligence artificielle et la connectivité ultra-rapide deviendront les moteurs de la croissance économique.
Marcus SALOMÉ l NUMÉRO.CD