Surfer sur internet, c’est avant tout faire face au fameux bandeau qui s’affiche à l’ouverture d’un site web : « Acceptez-vous les cookies ? », cette question, qui semble banale, soulève pourtant des enjeux majeurs liés à la protection des données personnelles et au respect de la vie privée.
Faut-il cliquer normalement sur “Tout accepter” ou prendre le temps de sélectionner ?
Face à ce dilemme, la rédaction de NUMERICO.CD a approché Blessing Nzemo, ingénieur en digitalisation chez Orange RDC, pour éclairage.
Selon Nzemo, un cookie est avant tout un petit fichier qu’un site enregistre dans notre navigateur. « Il sert à retenir des informations utiles, comme la langue de navigation, le contenu d’un panier d’achat ou encore le fait qu’on soit déjà connecté », explique Nzemo.
Mais derrière cette apparente praticité se cache une autre réalité : « Certains cookies permettent aussi de suivre l’utilisateur sur le web à des fins publicitaires. Et là, on touche directement à la vie privée. »
Accepter ou refuser ?
La réponse n’est pas tranchée. « Accepter les cookies rend la navigation plus fluide et personnalisée, mais cela implique de partager beaucoup de données, parfois même avec des entreprises tierces », souligne l’ingénieur. Autrement dit, plus de confort, mais moins de confidentialité.
Pour Nzemo, la meilleure option reste souvent le juste milieu : « Sélectionner. On garde les cookies nécessaires au bon fonctionnement du site et on refuse ceux liés au traçage publicitaire. »
Un choix qui permet de préserver l’expérience utilisateur tout en limitant les risques d’intrusion.
Tout refuser ?

C’est possible, mais avec des conséquences. « Certains sites deviennent moins pratiques, voire bloquent certaines fonctions. Le refus total reste donc un arbitrage entre protection et confort », rappelle Nzemo.
À ce jour, aucune étude récente en RDC ne précise combien d’internautes choisissent l’option “Tout accepter” ou prennent le temps de désactiver les cookies. Toutefois, les statistiques internationales montrent une tendance préoccupante.
Selon une étude réalisée en France par le Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), en juin–juillet 2022, 28 % des internautes déclarent toujours accepter les cookies, et 37 % le font régulièrement, tandis que seulement 5 % les refusent systématiquement.
Cela illustre que la majorité des utilisateurs cède facilement à l’option la plus simple, souvent au détriment de leur vie privée. « Peu de gens prennent le temps de sélectionner les cookies un par un, souvent par manque de patience ou de clarté des interfaces », regrette-t-il.
Sous l’impulsion du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), en Europe et d’autres législations internationales, les pratiques autour des cookies évoluent. Les autorités de régulation mettent de plus en plus la pression sur les entreprises pour offrir une information claire et un véritable choix aux internautes. La tendance est à la limitation des cookies tiers, remplacés par de nouvelles technologies de suivi.
Malgré le code du numérique, adopté en mars 2023, qui encadre les activités et services numériques pour protéger les données personnelles des utilisateurs en RDC, cependant, le texte ne prévoit pas encore de dispositions spécifiques sur les cookies.
Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD
