L’Académie Internationale de Droit du Numérique (AIDN) a officiellement ouvert, ce lundi 18 août, son cycle de formation, marquant une étape importante dans la réflexion juridique autour des mutations technologiques. Dans son propos introductif, le Directeur et initiateur de l’Académie, Brozeck Kandolo a livré un discours, au-delà de l’émotion, empreint de conviction, évoquant ce parcours personnel qui l’a conduit à créer cette institution unique.
Ancien étudiant en droit à l’Université de Lubumbashi, passionné de nouvelles technologies, le fondateur de l’AIDN se souvient de ses débuts modestes : configurer des adresses mails, installer des systèmes d’exploitation ou encore aider ses proches à naviguer sur Internet. Tout bascule lorsqu’il découvre, dans un cabinet d’avocats, un ouvrage devenu fondateur : Cyberdroit, le droit à l’épreuve d’Internet de Christiane Féral-Schuhl. Cette lecture sera une véritable révélation.
« Ce fut un coup de foudre intellectuel », confie-t-il, expliquant que cette découverte a ouvert la voie d’un parcours académique en France de Poitiers à la Sorbonne, en passant par l’INSEEC Paris jusqu’à l’expertise en droit des données et en data analytics.
Constatant l’absence de formation spécialisée dans son pays et plus largement en Afrique, il décide de créer un cadre d’apprentissage ouvert à tous. L’AIDN se veut une réponse aux besoins pressants des professionnels et étudiants désireux de comprendre les bouleversements juridiques liés au numérique.

« Le numérique évolue à une vitesse vertigineuse, avec des conséquences majeures pour le droit », a-t-il rappelé, citant notamment l’impact croissant de l’intelligence artificielle et de la blockchain.
Dans son discours, le Directeur a salué les progrès réalisés sur le continent : le Bénin, la République démocratique du Congo et plus récemment Djibouti se sont dotés d’un Code du numérique, tandis que l’Union africaine a adopté en 2014 la Convention de Malabo, cadre continental sur la cybersécurité et la protection des données.
Autant de signaux qui démontrent que l’Afrique entend prendre part activement à la régulation mondiale du numérique.
Au-delà de la vision personnelle, le Directeur a tenu à remercier les partenaires académiques, institutionnels et médiatiques qui ont rendu possible cette première session. Initialement prévue en présentiel à l’Université Protestante de Lubumbashi, la formation se déroule finalement à distance pour des raisons sanitaires et logistiques.
Ils sont 80 participants, sélectionnés parmi 148 candidatures, à avoir rejoint cette première aventure. « Ensemble, faisons avancer le droit dans cette nouvelle ère numérique », a conclu le Directeur, invitant à la fois chercheurs, juristes et professionnels à s’emparer de ces nouveaux enjeux.
Marcus SALOMÉ l NUMERICO.CD
