Lors de la 52e réunion ordinaire du Conseil des ministres, présidée ce vendredi à la Cité de l’Union africaine par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le gouvernement Suminwa a officialisé le lancement de la plateforme numérique DIPLOME.CD.
Cette réforme portée par la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté, Raissa Malu, s’inscrit dans une volonté affirmée de moderniser, sécuriser et rendre plus transparente la gestion des diplômes d’État. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, en a présenté les grandes lignes au cours de la lecture du compte-rendu de la réunion sur la RTNC.
« La plateforme www.diplome.cd, première solution numérique de certification des diplômes d’État reposant sur la technologie de la blockchain, constitue un tournant décisif dans la modernisation du système éducatif congolais », a-t-il déclaré.
Le dispositif e-Diplôme introduit une gestion dématérialisée, centralisée et hautement sécurisée des titres académiques. Grâce à l’intégration de la technologie blockchain, chaque diplôme délivré sera désormais authentifiable en ligne, rendant toute tentative de falsification ou de reproduction frauduleuse pratiquement impossible.
« Elle vise à dématérialiser l’émission des diplômes, sécuriser les documents académiques via la technologie blockchain, faciliter leur vérification nationale et internationale, garantir l’accessibilité permanente aux diplômés, employeurs, universités, ambassades, et assurer un archivage sécurisé et permanent sans perte de données, même en cas d’évolution des systèmes internes. En termes d’impact attendu, la ministre d’État, ministre de l’Éducation a évoqué la réduction drastique de la fraude diplôme, le gain de crédibilité internationale du système éducatif congolais et l’autonomisation des diplômés car les diplômés auront une preuve directe de leur diplôme certification accessible en tout temps », a précisé le porte-parole du gouvernement.
Le système permettra une vérification instantanée des diplômes par les établissements universitaires, employeurs, ambassades ou autres institutions tant au niveau national qu’international. Les diplômés eux-mêmes pourront, à tout moment, accéder à une preuve certifiée de leur diplôme, sans dépendre de démarches longues et incertaines auprès des services administratifs.
L’un des enjeux de cette réforme est de lutter efficacement contre la fraude aux diplômes, un fléau qui a longtemps nui à la réputation du système éducatif congolais. En garantissant l’authenticité des documents académiques, le gouvernement entend restaurer la confiance des institutions partenaires et des acteurs économiques dans les compétences des diplômés congolais.
Selon la ministre de l’Éducation nationale, cette innovation représente également un levier d’autonomisation pour les diplômés : « Ils auront désormais une preuve directe de leur certification, accessible en tout temps », a-t-elle précisé devant le Conseil.
Outre la sécurisation, la plateforme assure un archivage numérique permanent, résistant aux pertes de données même en cas de changement de système ou de destruction physique des documents. Une première en Afrique centrale, qui fait de la RDC un modèle régional en matière de gouvernance numérique éducative.
Dans son compte-rendu, Patrick Muyaya a insisté sur le caractère souverain et structurant de cette réforme. Au-delà de la simple dématérialisation, DIPLOME.CD incarne une volonté politique de positionner la RDC dans l’ère de la gouvernance numérique souveraine, à travers des solutions conçues et maîtrisées localement.
« Cette avancée majeure vers la transparence, la modernisation et la souveraineté numérique positionne les systèmes éducatifs de la RDC comme un modèle de gouvernance en Afrique centrale », a-t-il affirmé.
Même si les diplômes papier resteront disponibles en cas de nécessité, les versions électroniques s’imposent désormais comme référence officielle, apportant un niveau supplémentaire de fiabilité, de traçabilité et de pérennité.
Ézéchiel MONTEIRO | NUMERICO.CD