Le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa a accueilli, ce mercredi 23 avril 2025, une conférence inédite sur le thème “Le droit d’auteur à l’ère de l’intelligence artificielle: entre innovation et protection des créateurs”. Cette rencontre a réuni des spécialistes du numérique, du droit et les artistes de divers branches pour échanger sur les défis juridiques liés à l’émergence de l’intelligence artificielle dans le domaine littéraire et artistique.
Junior Luyindula, expert en droit d’auteur, a introduit les discussions en soulignant l’absence de l’intelligence artificielle(IA) dans le texte juridique du droit congolais jusqu’à ce jour.
« En droit congolais, on ne peut pas autoriser la paternité de l’IA suite à son originalité » ainsi » l’IA ne peut réclamer le droit d’auteur », a-t-il expliqué.
A son tour, Patrick kitenge, avocat et auteur, a rappelé l’article 99 du Code pénal, les sanctions qui incriminent la tromperie sur la qualité de la chose vendue, aussi sur la tromperie de la nature et de l’origine. « La question est de savoir si l’IA est porteur du droit d’auteur » S’interroge-t-il autour d’une oeuvre produite par l’IA auprès d’un auteur
Par contre, Grassi, remplaçant de Meltzor, absent à la conférence, tous deux experts en IA, a présenté les cas pratiques montrant comment l’IA est utilisée dans la création artistique contemporaine, soulevant ainsi l’aspect d’assistant de l’IA pour aider l’homme.
« Nous sommes à l’ère du numérique et considérer l’IA comme un assistant, sinon c’est vous qui serez obsolète », balance l’expert en IA au public.
De son côté, Blaise Bula, directeur général de la SOCODA, a pris la parole pour mettre en lumière les dangers que représente l’intelligence artificielle pour les créateurs d’œuvres de l’esprit. Il a insisté sur le fait que la SOCODA reste attachée à la valorisation de l’humain et à la défense des droits des créateurs, affirmant clairement que l’organisation ne reconnaît pas l’IA comme titulaire de droits d’auteur. Selon lui, il est essentiel de protéger les artistes contre une possible dilution de leurs droits face aux avancées technologiques.
La conférence s’est soldée par un échange interactif d’interrogations entre le public et les membres du panel. Témoignant ainsi de la complexité et de l’importance des enjeux des droits d’auteur
Marcus Salomé | NUMERICO.CD