Le Sommet du Numérique de la GSMA, organisé ce jeudi 18 Septembre au Fleuve Congo Hôtel, a été l’occasion pour la République Démocratique démocratique du Congo d’affirmer sa volonté de se projeter vers l’avenir. Devant un parterre de décideurs, d’investisseurs et d’acteurs du secteur des télécommunications, le président du collège de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), Christian Katende, a présenté le rapport sur l’état de l’économie numérique congolaise.
A en croire, M. Katende la RDC ne veut plus se limiter à rattraper son retard numérique. Elle ambitionne désormais de transformer son économie, de diversifier ses sources de croissance et de valoriser pleinement ses richesses humaines et naturelles à travers les technologies digitales.

« Pour la RDC, il ne s’agit pas seulement de rattraper un retard, mais bien de saisir l’opportunité de transformer notre économie », a affirmé Christian Katende en présentant le rapport de la GSMA sur l’état de l’économie numérique congolaise.
Cette réflexion, a-t-il souligné, doit servir de boussole pour orienter les politiques publiques et guider les investissements afin de faire du numérique un moteur durable de croissance.
Le président de l’ARPTC a insisté sur la nécessité d’aller au-delà d’une simple logique de rattrapage. Il s’agit de tirer profit de la révolution numérique pour stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité et accroître la valeur ajoutée des ressources humaines, minières, naturelles et sociales du pays.

Si les câbles sous-marins, la fibre optique, la 4G et bientôt la 5G sont au cœur des priorités, Katende a rappelé que les infrastructures seules ne suffisent pas. « Une infrastructure sans compétences reste une coquille vide », a-t-il martelé.
L’investissement dans la formation des ingénieurs, des spécialistes en cybersécurité et en intelligence artificielle, ainsi que l’intégration du numérique dès l’école, sont considérés comme des leviers essentiels pour faire émerger un génie congolais innovant et créatif.
Diversifier pour mieux exploiter les richesses
La transformation numérique doit également permettre de mieux exploiter les richesses du pays. Les fintechs pour l’inclusion financière, la télémédecine pour désenclaver l’accès aux soins, et l’agriculture intelligente pour connecter les producteurs aux marchés constituent autant de pistes déjà explorées. Le défi, selon Katende, est de renforcer ces initiatives pour que la valeur créée par le numérique reste sur le sol congolais, au bénéfice de sa population.
Pour que cette transformation réussisse, la confiance est un impératif. Protection des données personnelles, cybersécurité et neutralité technologique sont au cœur des priorités de l’ARPTC. Le régulateur veut garantir un environnement propice à l’innovation, attirer les investisseurs tout en protégeant les consommateurs, et veiller à ce que la concurrence reste loyale.
De la vision présidentielle à l’action collective

Cette ambition s’inscrit dans la vision portée par le Président Félix Tshisekedi, qui voit dans le numérique « un levier d’intégration, de bonne gouvernance et de progrès social ». Pour Katende, l’enjeu est de coordonner les efforts de l’État, du secteur privé, de la société civile et du monde académique afin que le numérique devienne un véritable moteur de développement inclusif.
Avec le rapport de la GSMA comme point de départ, la RDC entend tracer une voie claire : passer d’un pays en quête de rattrapage technologique à une nation qui transforme ses défis en opportunités et qui inscrit le numérique au cœur de sa stratégie de développement.
« Si nous faisons preuve de vision, de volonté et de collaboration, la technologie ne sera pas un luxe réservé à quelques-uns, mais un levier puissant de croissance économique, de création d’emplois, de modernisation de l’État et d’amélioration de la vie quotidienne de chaque Congolais », a conclu Christian Katende.
Ézéchiel MONTEIRO | NUMERICO.CD