Face à un taux de maternité très croissante, la population de la République démocratique du Congo fait face à un défi alimentaire important. Pour révéler ce défi, le Gouvernement doit recourir aux différentes méthodes efficaces pour atteindre l’autosuffisance alimentaire de sa population.
Parmi ces méthodes, le professeur Philippe Faradja, de l’université Loyola du Congo (ULC) recommande l’agriculture intelligente appelée communément de l’agriculture de précision.
Il s’agit d’une technique qui fait recours à l’intelligence artificielle pour organiser et gérer les grandes productions agro-pastorales.
Cette recommandation a été faite ce jeudi 4 janvier lors de la 7eme édition de la conférence « la RDC face aux technologies émergentes », organisée par le professeur Philippe Faradja en collaboration avec Numerico.cd à l’ULC, située dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa.
Cette assise qui a connu la participation de plusieurs panélistes à savoir le Dr. Sadrac Matendo de l’ULC, le Dr. Jackson Sebingunda de l’UNIGOM ainsi que le Dr. Évariste Likinda de l’université de Mbandaka.
Dans sa présentation, le professeur Philippe Faradja a fait un état des lieux sur l’appropriation de l’intelligence artificielle dans la société congolaise. Débouchant sur un tableau plus au moins mitigé, il a appelé à l’appropriation de cet outil par les étudiants congolais ainsi que les institutions étatiques.
L’IA et l’agriculture
L’intelligence artificielle (IA) dans l’agriculture ne plus un mythe en RDC. Elle est déjà exploitée par quelques particuliers.
C’est le cas notamment du Dr Jackson Sebingunda avec sa structure «Kivu Solution» qui utilise l’IA dans ses plantations.
Intervenants à cette conférence par visioconférence, il a partagé son expérience avec l’auditoire depuis la ville de Goma au Nord-Kivu. Pour lui, l’IA permet d’économiser les moyens financiers, réduire les mains d’oeuvres et augmenter la production.
Sur ce, le Dr. Jackson Sebingunda estime que l’intelligence artificielle serait un outil indispensable pour le gouvernement afin de couvrir les besoins alimentaires que connait la RDC régulièrement.
Une raison pour le professeur Philippe Faradja d’affrirmer que l’agriculture intelligente (ou de précision) est déjà appliquée en RDC avant d’appeler le gouvernement à ce l’approprier.
Pour pauser l’équilibre, le Dr Évariste Likinda est intervenue à son tour sur : «l’intelligence artificielle : questions d’éthique».
Dans son speech, il a indiqué quelques questions ou risques qu’il faudrait traiter avec prudence pour ne pas tomber dans l’abus.
Il s’agit des pertes d’emplois, trucages vidéos, la propagation incontrôlable de la désinformation, la transparence, la clarté et l’intelligibilité de l’IA pour l’intérêt public, la responsabilité et l’obligations de rendre compte, l’inclusion et l’équité, la dignité humaine, les droits fondamentaux, la confidentialité et la vie privée.
Bien que ces questions soient fondamentales, le professeur Evariste Likinda a souligné que l’IA a plus d’avantage que le contraire car son objectif est de faciliter la vie aux humains.
La dernière intervention était celle de Diana Pholo de Predictive Insights de Cape Town en Afrique du Sud.
Dans sa présentation, elle a parlé de «la révolution Agritech: applications pratiques de l’IA et des sciences des données dans le domaine de l’agriculture». A l’issue de son partage, un grand débat a été ouvert avec une intervention remarquée du Professeur Patrick Kapita de l’ISTA.
Notons que cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’année jubilaire de l’Université Loyola du Congo, sous le leadership du recteur le Professeur Ferdinand Muhigirwa. Il s’agit de 70 ans pour la faculté de philosophie, 30 ans pour la faculté des sciences agronomiques et vétérinaires et 10 ans de la Faculté des sciences et technologies avec le doyen le père Gauthier Mafuta.